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Le 170e régiment d'infanterie
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2 mars 2015

* Une grande figure du 7e R.T.A.

 

Le général Jean BARRAL 1907 – 1985

 

  Le 28 décembre 1985 s'est éteint, après une assez longue maladie, le général Jean Barral, l'ami incontesté de tous ceux qui ont eu l'honneur de servir sous ses ordres au 7e régiment de tirailleurs algériens.

Voici donc un article intitulé "Méditation" de notre président honoraire, le colonel Marcel Gallé, article rédigé avant la mort du général et celui de notre président fondateur, le colonel Pierre Voinot, son camarade de promotion qui resta, jusqu'à la fin, le plus fidèle ami du général.

MÉDITATION

Pourquoi ne pas avoir quelques hésitations et quelques scrupules à évoquer ce qu'a été le général Jean Barral , durant les treize années passées et vécues dans les rangs du 7e régiment de tirailleurs algériens.

Depuis 1936 la relève de nos vieux capitaines guerriers de 14-18 du Maroc et de la Syrie était passée dans les faits. Venant du régiment frère le 27e R.T.A. les lieutenants promus arrivant dans les garnisons du Constantinois, avec leurs trois galons tout neufs apportaient un sang nouveau et vif à la tête des compagnies dont ils prenaient le commandement. Ce rajeunissement des cadres subalternes avait un aspect surprenant auquel tout le monde s'habitua rapidement. Les héros presque quinquagénaires s'effaçaient petit à petit, quelquefois promus au grade supérieur après avoir porté quinze à dix-huit ans leurs trois ficelles d'or.

C'est en 1938 qu'arriva à Constantine le jeune capitaine Barral, placé aussitôt à la tête de la compagnie de mitrailleuses et d'engins du 1er bataillon. Cette belle compagnie sera la sienne pendant deux ans. Quelques mois en garnison à la Kasba, puis ce fut le Sud tunisien où il fallait assurer la couverture ouest de la position de Mareth dans la chaîne montagneuse des monts Matmatas.

Cadres et tirailleurs s'accordaient tout de suite pour affirmer qu'ils avaient reçu un chic capitaine. En effet la connaissance parfaite et approfondie du soldat et plus particulièrement du tirailleur lui permettait d'exercer ce qu'on appelle un commandement ferme et juste. Point ou peu de sanctions à cette compagnie. Tous servaient avec entrain sous les ordres de ce capitaine de valeur, à la physionomie ouverte et attirante. Tous, aussi, servaient avec fierté et dévouement dans cette C.M. pas tout à fait comme les autres puisqu'elle était la seule à posséder, en plus de ses pièces, quatre mitrailleuses Oerlikon pour la technique moderne du tir contre-avions, aux ordres du sous-lieutenant Breil.

Tout le monde était prêt à la C.M. 1, comme dans toutes les autres compagnies et puis cette drôle de guerre se termina mal. Adieu Mareth, les Matmatas, l'offensive prévue vers Tripoli, et ce fut le retour sur Constantine, puis Sétif où tout le 7e R.T.A. chaussa les bottes du 11e R.T.A. dans ses garnisons de l'ouest du département.

Ce régiment échappa par miracle au démantèlement ; d'abord prévu à 2, il fut remis presque aussitôt remis à 3 bataillons. Le colonel qui en avait pris le commandement en mars 1940, ne méritait pas le 7e. Fort heureusement pour tous, le capitaine Barral, son temps de commandement terminé, devint chef d'Etat-major du régiment.

Connaissant tous les cadres, il put influencer grandement le chef qu'il devait servir. C'était une tâche difficile. Ces durant ces années qui vont d'octobre 1940 à la campagne de Tunisie que le capitaine Barral montra à tous ses qualités morales, sa discrétion, son caractère fait de droiture, pratiquant par habitude, vis-à-vis de tous, cette chaleur du cœur, la plus belle des vertus.

Période difficile que celle dite de "l'armée de l'armistice", où les effectifs réduits auraient pu rendre intenable la vie régimentaire.

Grâce au capitaine Barral, les charges furent toujours allégées et l'encadrement respecté. Tout pour l'instruction ; connaissant les dossiers de chacun, il les plaçait (avec l'accord du colonel) là où ils pouvaient "rendre le mieux". Cette conception du service et du devoir au service de tous allait porter ses fruits dès la reprise des combats en novembre 1942, sur le front central tunisien.

En mai 1942, le capitaine Barral, terminait son purgatoire avec l'arrivée du colonel Regnault, un vrai colonel digne du 7e. A eux deux, ils formèrent une remarquable équipe.

La campagne de Tunisie terminée, le capitaine Barral prit les fonctions de capitaine adjudant-major au 2ème bataillon et ce fut l'Italie et la France.

En 1945, promu chef de bataillon, il fut tout naturellement placé à la tête du 2e bataillon du 7e R.T.A. reconstitué en Algérie, puis en occupation dans le Palatinat-Rhénan.

Deux ans plus tard, en fin 1947, il passa son bataillon à son camarade de promotion, le commandant Voinot, lequel n'allait pas tarder à le conduire au Tonkin en le changeant d'appellation, pour devenir le célèbre 4/7.

Le commandant Barral retrouva son fauteuil de chef d'état-major du régiment. Une grande unité où le travail ne manquait pas car, successivement, il fallut reformer les unités parties en Extrême-Orient les 4e et 5e bataillon de marche.

En 1952, sa promotion au grade de lieutenant-colonel fut suivie de sa désignation pour l'Extrême-Orient. Commandant un secteur au Tonkin, il conserva le territoire qui lui avait été confié au mépris des attaques incessantes menées par des adversaires redoutables.

Le colonel Barral nous avait quittés à Coblence, il ne nous avait pas oubliés. Rapatriable en décembre 1953, il tint à faire étape à Tourane où une partie du 7e était en opérations. Et là, partageant les joies réciproques de ces retrouvailles fugitives, il nous fit part des renseignements et des impressions qu'il rapportait de cette guerre bien particulière. Ses vues et ses conseils furent pour ses auditeurs de précieux et salutaires avertissements.

Quittant l'Asie, il s'en allait pour accomplir d'autres missions. Là encore, nous étions persuadés en le voyant partir, que tout lui réussirait.

Occupant des postes clés, il avait fait preuve dans toutes ses missions d'une grande discrétion. Aux tirailleurs beaucoup de cadres et de petits gradés avaient une famille. Soit au commandement d'unités, soit comme chef d'état-major il reçut bien des confessions ; il s'efforça toujours de trouver un remède aux cas les plus épineux et les plus douloureux;

Jamais au 7e tirailleurs on n'entendit parler en mal de cet officier. Simplement, il avait toujours réussi à se faire aimer de tous.

La grande connaissance de son métier de soldat, de combattant et de chef s'alliait parfaitement avec la modestie dont il faisait toujours preuve. Cette dernière qualité n'était pas étrangère aux sentiments dévoués et respectueux que lui témoignèrent tous ceux qui avaient l'honneur de servir sous ses ordres. 

Colonel Marcel Gallé

Extrait du journal de l'amicale du 7ème R.T.A.

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