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Le 170e régiment d'infanterie
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10 mars 2015

* Souvenirs de manoeuvre

Durant mon service au 170, il nous est arrivé de partir plusieurs fois en manœuvre : Mourmelon, Valdahon, Givet etc..

        J'ai plusieurs souvenirs de Mourmelon, "la ville aux dizaines de bars". Cet été là nous pataugions souvent dans la gadoue.
          Le premier en tant que conducteur de S.U.M.B. (Simca, Unic, Marmon, Boquet). Nous étions en plein combat anti-chars. Chaque groupe de combat avait son véhicule et chaque fantassin la fameuse pelle-bêche. Nous nous déplacions très rapidement et, à l'endroit choisi par le sous-officier responsable je stoppais mon camion et allais le camoufler dans un bois ou dans un bosquet avec les filets et différents branchages arrachés à la végétation environnante. Pendant ce temps là mes camarades creusaient leurs trous individuels. Cela n'était pas très rassurant car au terme de l'exercice les chars devaient passer au-dessus des trous. D'accord les tankistes le savaient et faisaient bien attention de passer laissant le trou au milieu et au ralenti pour éviter tout accident. En tant que souris accroupies dans nos trous nous détachions la jugulaire du casque lourd pour la passer dans le caoutchouc qui maintenait la toile de camouflage du casque (ces tissus provenaient de vieilles toiles de tente qui dataient du temps de l'Algérie) tout en conservant avec nous une mine anti-char, bien sûr désamorcée, que nous devions après son passage poser sur la plage arrière.
          Bref, la routine : repartir, creuser des trous, recommencer de nouveau à un autre endroit. A un moment dans la journée à l'heure du départ je m'aperçois avec horreur que mon camion a un pneu avant crevé. Les deux autres équipages nous abandonnent et je reste là avec mon groupe a essayer de réparer. Je dis bien essayer, car j'avais beau faire le camion ne bougeait pas d'un pouce et c'est le cric qui s'enfonçait dans la terre.
Avant de partir un autre chauffeur m'avait passé le sien qui était plus perfectionné car il se dévissait. Bois, pierres sous le cric rien à faire. Donc utilisation de pelles-bêches, une sous chaque cric. Imaginez les deux crics de travers mais vraiment en biais, obligés de creuser délicatement autour du pneu pour pouvoir le dégager avec la peur de voir à chaque instant le camion basculer. A ce moment crucial arrive le sergent HAB… responsable des camions de la 1ère au volant d'un autre Marmon, le chauffeur attitré à "la place du mort".
          Il me passe un sacré savon, me disant de "me magner le train". Il faut savoir que les bahuts étaient tout au long de l'année prêts au combat, c'est à dire sans bâche, vitres et pare-brises baissés. Là-dessus il m'ordonne de le suivre à toute vitesse. Sur ce terrain de manœuvre il y avait un peu partout des ornières, remplies d'eau, laissées par les chenilles des chars de combat. A part le chauffeur qui lui servait de chef de bord il n'avait personne dans sa caisse, mais moi j'avais tous mes copains avec leur armement et qui essayaient de se tenir tant bien que mal aux ridelles ou à la banquette centrale. Le premier camion traverse en trombe ces fichues ornières ; Je rétrograde ne voulant pas perdre la totalité de mon groupe de combat. Erreur fatale, le camion se plante dans un trou, mes copains éjectés et impossible de ressortir même avec les crabots. Une fois de plus, obligés de faire appel à nos fameuses pelles pour lui établir une rampe.
          Malgré tout j'avais limité les dégâts car le pare-brise du camion de ce fou furieux s'était détaché de ses attaches en caoutchouc et le malheureux passager (le chauffeur attitré) l'avait pris en pleine figure.
         Une autre fois, en combat de nuit, nous étions depuis un certain temps à l'arrêt sous la pluie  et tous trempés avec l'interdiction de descendre des camions. Dans le précédent le chauffeur pour se protéger des rafales avait relevé sa vitre et voilà ce même sergent HAB... qui pique sa crise et expédie, en la faisant voler en éclats, son casque lourd à travers la vitre.
 
QUI a cassé le lavabo ?
 
          A chaque rassemblement nous devions nous présenter au rapport avec des brodequins immaculés, ils ne brillaient pas car c'était impossible toujours à cause de la boue. Et nous avions tellement peu de temps entre chaque exercice qu'il nous était impossible de les enlever pour les nettoyer. Aussi nous nous précipitions aux lavabos, levions la jambe pour les passer sous le robinet.          
          Ce qui devait arriver arriva, à côté de moi un de mes bons camarades soulève sa jambe et pose le pied dans un lavabo. Patatras celui-ci tombe et se brise en mille morceaux. Le soir au rapport le commandant de compagnie pose la fameuse question : "qui a cassé le lavabo ?". A cette époque les punitions pleuvaient pour un oui ou pour un non et nous avions décidé de rester solidaires et de ne rien dire (au grand dam des autres sections) car le copain (maintenant qu'il y a prescription je peux le dire, il s'agissait de Villaume Gérard) avait déjà un beau palmarès. A chaque rassemblement la sempiternelle question et toujours la même réponse : "silence radio".
          Par conséquent, pour nous punir, à notre retour à Haxo, alors que les autres compagnies partaient en perm, la totalité de la 1ère dut rester à la caserne !
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