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Le 170e régiment d'infanterie
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10 mars 2015

* Un régiment dans l'armée d'armistice (4)

Nous voici donc en septembre 1940.

tirailleur

          En cette journée du 6, qui voit la rentrée du 7ème R.T.A. dans la kasbah de Constantine, survient un événement ou plus exactement une nomination d'une importance primordiale pour l'avenir de l'Afrique française et de son armée; c'est ce jour là que le général Weygand éliminé du ministère, est désigné comme délégué général du gouvernement en Afrique française. Doté de pouvoirs très étendus, il s'installe à Alger, où il prend la place du général Beynet.

         Très vite nous ressentons l'impression qu'avec Weygand nous allons être (enfin) commandés. Trois maîtres-mots vont marquer le vocabulaire courant : réagir, organiser, ruser. Oui, il va falloir, comme cela s'est fait en d'autres temps, ruser, camoufler, tricher sur les effectifs, tricher sur les dotations en matériels, en munitions, en carburants. Pour y parvenir une consigne s'impose en priorité : "Silence dans les rangs !". Ainsi les chefs pourront-ils agir en secret.

         En dépit de toutes les précautions observées, ce travail occulte se révélera souvent malaisé à réaliser. Le dictateur italien a les dents longues ; ce chacal qui n'a fait que profiter de la victoire allemande lorgne plus que jamais sur les pays du Maghreb : ses commissions d'armistice ne cesseront d'exercer une surveillance tatillonne et tenteront par tous les moyens de limiter à 30.000 hommes, âs un de plus, les effectifs consentis pour assurer la garde de l'Afrique Française.

         Pour comprendre ce que va devenir le 7e R.T.A. à la faveur de la réorganisation qu'entreprend Weygand, il faut évoquer ici le sort de la 85e division Nord-africaine, chère à notre cœur, puisque mise sur pied dans le Constantinois.

         En août 1939, lorsque débute la guerre, elle est constituée par les 3e et 9e zouaves et le 20e régiment de tirailleurs Tunisiens. Après avoir tenu une partie du secteur de Mareth, elle se retrouve en avril 1940 complètement remaniée à Guelma, Mondovi et Souk-Ahras. Ses trois régiments d'infanterie sont alors :  

                 - Le 3e Zouaves du colonel Chartier,

                 - Le 11eTirailleurs du colonel Doucet,

                 - Le 19e Tirailleurs du lieutenant-colonel Richard. 

         Transportée en France, la 85e D.I.N.A. est engagée le 7 juin, sur le front de la Somme, aux côtés de la 4e division cuirassée, que commande un général à titre temporaire nommé De Gaulle. Après avoir infligé aux allemands un sérieux coup d'arrêt, il faut décrocher, mener de difficiles combats retardateurs. Sans ravitaillement organisé, sans moyens de transport, ni de liaison, les unités sont à tour de rôle cisaillées, encerclées, capturées, écrasées par les panzers et les stukas. Une fois la Loire franchie, il apparaît que, s'il subsiste une moitié du 11e R.T.A., le 3e Zouaves et le 19e Tirailleurs sont pratiquement rayés des contrôles. Les drapeaux du 11e et du 19e reviendront à Constantine, sauvés par les rescapés ; quant à celui du 3e Zouaves, son colonel a dû l'enterrer dans un bois pour qu'il échappe à la capture.

         Lors de la réorganisation qui intervient à l'automne 1940, il est décidé que le 19e Tirailleurs mis sur pied à la mobilisation, sera dissous une fois de plus. Il en va différemment du 3e Zouaves : peut-on le supprimer ? Peut-on l'enlever de Constantine ? Impensable !… Il sera donc reconstitué, mais deviendra "3e régiment mixte de Zouaves et de Tirailleurs" Quant au 11e R.T.A., qui s'est bien battu, il sera recomplété et ira tenir garnison au Maroc, à Oudjda, et à Rafsaï.

         Le sort des régiments de la 85e D.I.N.A. étant ainsi réglé, deux mesures en découlent, qui affectent le 7e R.T.A. : il contribuera à la reconstitution du 3e Zouaves et occupera les anciennes garnisons du 11e R.T.A.

En conséquence de quoi :

- Le 1er bataillon du 7e R.T.A. est dissous et passe, en entier ou presque, au 3e Zouaves.

- Le 2e bataillon quitte Guelma par voie ferrée, à destination de Bougie, laissant au passage sa 7e compagnie, qui tiendra garnison à Akbou.

- Depuis Batna, le 3e bataillon fait mouvement par la route ; il stationnera désormais à Sétif et détachera une compagnie à Bordj-Bou-Arreridj. Outre que ses effectifs sont comprimés, il change de numéro et devient le 1er bataillon.

- Quant au P.C. du régiment, il quitte Constantine et vient s'installer à Sétif, à la caserne Chadeysson. On en revenait ainsi à une implantation qui était celle du régiment en 1921.

         En ce temps où rares étaient les bonnes nouvelles, il en survint une en janvier 1941 : ordre était donné de reconstituer le 3e bataillon, avec pour garnison Sétif et Akbou, où la 7e compagnie prit le numéro 12. Simultanément le bataillon de Bougie se recompléta, en créant une nouvelle compagnie qui se vit attribuer le numéro 7. Ainsi se termina la marche vers l'ouest. 

Deux années de stabilité s'ouvraient pour le 7e Tirailleurs en ses garnisons de Sétif, Bougie, Akbou et Bjord-bou-Arreridj.

 

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