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Le 170e régiment d'infanterie
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17 mars 2015

* Le 7 en indo de septembre 51 à décembre 52 (3)

 

7e RTA 4e bataillon andré mardini

         A 10 heures, la 3e compagnie, ralentie dans sa progression par de très nombreux canaux, aborde le pont. Simultanément la 1ère compagnie se déploie et avance sur Oc-Thon. Le capitaine Sauget s'installe sur la piste avec deux sections en base feux, flanquant les lisières nord du village. Le lieutenant Chiaramonti progresse en ligne avec les deux autres sections dans la rizière, précédées du groupe de partisans de la compagnie. Arrivé à cent mètres des lisières du village le groupe s'évanouit dans le riz en herbe. C'est la sonnette d'alarme. De part et d'autre de la piste, sur une cinquantaine de mètres, à l'entrée du village une trentaine de couvercles sautent comme des bouchons de champagne. Un grand cri sort des poitrines des petits diables qui jaillissent des "trous de bouteilles" où ils étaient tapis, invisibles aux yeux des plus aguerris. Une section de volontaires de la mort, l'arme à la hanche, se déploie en éventail en hurlant comme à la parade. Au même moment, des lisières du village, un feu nourri d'armes automatiques déchire l'air. Les deux sections de Chiaramonti disparaissent dans l'herbe, pourtant pas très haute en cette saison. Le peloton de chars se lance dans la rizière et arrête à bout portant la contre-attaque sur la 1ère compagnie. Le sous-lieutenant de Pirey servant lui même la mitrailleuse de son char de commandement, arrive à la hauteur du lieutenant Chiaramonti, au moment où trois des commandos de la section d'assaut viet convergent vers son char. A moins de vingt mètres il les fauche d'une longue rafale. L'un deux , littéralement décapité, titube comme un homme ivre. Son corps ensanglanté, sans tête, emporté par son élan fait trois ou quatre pas, puis se désarticule telle une marionnette dont on aurait coupé les fils un à un, et s'effondre, rougissant l'herbe à peine jaunie de la rizière. Spectacle irréel, hallucinant ! Le sous-lieutenant de Pirey, qui ne semble rendu compte de rien, arrose copieusement les lisières de ses tirs de canon et de mitrailleuses. Le lieutenant Chiaramonti se ressaisit, cherche ses tirailleurs. Il se dirige vers le P.C. du bataillon, à cent mètres en arrière, dans un petit hameau sur une butte. Les balles sifflent et s'écrasent contre les murs avec un bruit mat. Il aperçoit le capitaine Biard et le met rapidement au courant de la situations de ses sections. Le capitaine Biard obtient du capitaine Guillon le renforcement du groupement Chiaramonti par la section de pionniers du bataillon.

         Appuyée par les chars, la 1ère compagnie remet en place son dispositif. Les tirailleurs, choqués émergent un à un de la rizière. La compagnie se déploie à nouveau et pénètre vers 13 heures dans le village d'Oc-Thon. La réaction V.M. est faible et le village est occupé en moins d'une heure. 

          La C.L.S. poussant résolument vers les lisières sud-est du village prend sous son feu les V.M. qui ont reflués sous l'action des chars qui accompagnent l'action de la 1ère compagnie. A quinze heures, la 3e compagnie, qui continuait à être prise à partie par des éléments V.M. installés dans des paillotes de l'autre côté du pont, réussit à les déloger et à établir une tête de pont de deux sections. De très nombreux mouvements V.M. sont signalés dans les villages du sud. L'artillerie, nos mortiers, les mitrailleuses les prennent à partie dans l'après-midi. En fin de journée le bataillon occupe Oc-Thon, Tong-Xuyen et le pont. Les unités remettent de l'ordre et s'organisent pour la nuit. Six prisonniers sont entre nos mains et une cinquantaine de morts sont dénombrés. Au bataillon on dénombre quatre morts onze blessés et deux disparus. La nuit est agitée. Des groupes V.M. circulent dans la rizière. De nombreux viet-minh sont arrêtés, des armes récupérées ainsi que de nombreux documents.

         Le bilan général de l'opération "Mandarine" s'élève à : 6 tués dont un officier, 14 blessés et 2 disparus du côté ami, une centaine de cadavres dénombrés dont 25 réguliers, environ 300 suspects arrêtés dont une centaine ayant des fonctions V.M. du côté ennemi, un mortier de 50mm, 8 fusils et un stock de mines, grenades, cartouches et équipements récupérés.

"Citron" et "Mandarine", pleins de "pépins" !

          Après les fouilles et nettoyages des villages de la zone des combats, jusqu'au 13 octobre, le bataillon part sur Tien-Xa. Arrivée au bataillon le 14 octobre, des lieutenants Dufosse (2e compagnie), Antoine (4e compagnie), du sous-lieutenant Fortabat (1ère compagnie). Le 15 octobre, le lieutenant André quitte la 4e compagnie où il est remplacé par le lieutenant Antoine. Le lieutenant Bréchat prend le commandement de la 3e compagnie, en remplacement du lieutenant Ciancioni, également rapatriable. L'adieu au Tonkin des anciens et le baptême du feu des nouveaux a été sévère.

          Le 16 octobre, le bataillon se regroupe au poste d'An-Thi d'où il était parti pour l'opération "Citron". Il s'agit une nouvelle fois de "grenouiller" dans cette zone où le 2/6 R.T.M. est violemment accroché devant Phu-Man. Nous apprenons que le capitaine Laurier, commandant une compagnie de ce bataillon , a été blessé dans l'action. De la première promotion des élèves-officiers de Cherchell, la promotion Weygand, , il était déjà considéré à ce moment là, comme l'un des plus glorieux combattants de cette jeune génération d'officiers de l'armée d'Afrique.

           Le 4/7 R.T.A. , de son côté, atteint Doan-Dao, le 21 octobre pour y demeurer jusqu'au 23. Fouille du village, intervention de l'artillerie et de l'aviation, la résistance viet étant acharnée, embuscade de nuit, 5 V.M. sont tués et 16 fait prisonniers. La 2e compagnie a 2 blessés. Le 23 octobre, départ sur la B.O. du capitaine Rieu-Boussu et des lieutenants Buschiazzo et Ougier rapatriables. Ils quittent le bataillon le 1er novembre

          Le 24 octobre, le bataillon fait mouvement vers Tao-Khé et Phu-Khé. Du 25 au 27 reconnaissances et raids sur Bang-Bo. Arrivée d'un nouveau renfort de sous-officiers et tirailleurs. Le 28 octobre, raid de la C.L.S. et de la 4e compagnie sur Dong-Giap. La 4e compagnie arrête l'adjoint d'un chef de section V.M., le 29, au cours de ce raid. Le lieutenant Lajouannie prend les consignes d'O.R. Le 31 octobre 1951, le capitaine Guillon passe le commandement du bataillon au capitaine Biard et fait ses adieux. Il ne reste plus d'anciens, exceptés le capitaine Désert, volontaire pour prolonger son séjour, quelques sous-officiers et une poignée de tirailleurs arrivés en renfort au cours du séjour.

On citait le bataillon Voinot, on citera, bientôt le bataillon Biard.

  

DEUX MOIS D'OPERATIONS TOUS AZIMUTS

           Le 2 novembre 1951, la 3e compagnie ainsi que la 4e s'installent à Bang-Bo aux ordres du capitaine Good, d'où elles effectuent des raids dans la région et ceci jusqu'au 5 novembre. La C.L.S. s'installe à Phu-Khé et monte une embuscade de nuit avec la 2e compagnie.

          Le capitaine Martelli part à Giam-Lam prendre le commandement de la base arrière le 3 novembre. Départ pour Ha-Dong, le 5 novembre, qui deviendra le village "centre de repos" du bataillon. C'est un très gros village, pratiquement abandonné par ses habitants pendant les courts séjours du bataillon. Beaucoup de grandes paillottes confortables, quelques maisons en dur, une belle pagode et bien sûr des bambous, des mares, des aréquiers. Chaque compagnie est chez elle dans ce village. Situé à quelques kilomètres d'Hanoï et de la base arrière de Gia-Lam, c'est un lieu privilégié pour de courtes périodes de repos.

Par les généraux Good et Mary et les colonels Chiaramonti, Moreau et Antoine.

 

 

         

 

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