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Le 170e régiment d'infanterie
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18 mars 2015

* Le centenaire de la Der des Der vu par un Mosellan

 

JDG-Ferdinand-Schmitt-0

Un ancien du 170e Marcel Koch d'août 1970 à juillet 1971 à la 12ème compagnie (2 mois) et ensuite à la 3ème compagnie aux ordres du lt Bourgeot vous présente des extraits du journal de guerre de son grand-père incorporé en 1914 dans l'armée allemande.

Qu'il en soit vivement remercié.

 Ferdinand Schmitt est né le 5/9/1886 à Hilsenheim (Bas-Rhin)

A la déclaration de guerre en août 1914 il est à Rombas (en Moselle alors occupée par les allemands). Il a épousé Hélèna Fzwaya née à Rombas le 20/08/1891 et a un enfant (vraisemblablement une petite fille). Le couple réside au 7 rue des jardins. C'est que vraisemblablement F. S. travaillait à l'usine de Rombas.

Ferdinand Schmitt est réserviste et affecté à la batterie de campagne n° 60 et laisse à la postérité et à l'Histoire un carnet de guerre dans lequel, il rapporte au crayon et en allemand (le "spitz" qu'il avait appris à l'école et qu'il maîtrisait bien), son vécu au jour le jour.

En voici l'essentiel :

Première page.

Je prie le camarade qui trouve ceci de le faire parvenir à ma chère épouse et notre enfant.

Adresse Mme Hélèna Schmitt-Fzwaya rue des jardins Rombas près de Metz - Lorraine.

 Plus loin

Dernière volonté (en allemand "nachwille"). Au cas ou je serai tué à adresser à Madame Hélèna Schmitt (comme ci-dessus). En souvenir à ma femme très aimée et à notre enfant.

 1914 - près de Verdun.

Chère Hélène, chère enfant,

J'espère que tu as reçu mes derniers mots (salutations) de…sch (un lieu dont les premières lettres sont indéchiffrables). Aujourd'hui samedi 22 août 1914 nous sommes durement pris dans la bataille et dimanche 23 août 1914, nous avons à nouveau livré un dur combat. J'en ai réchappé cependant.

 - Lundi 24 août 1914. Peut-être Brulange. Lundi matin de bonne heure nos régiments… A midi départ jusqu'à…

 - Mardi 25 août.

 - Mercredi 26 août.

 - Vendredi 28 août nous marchons sur Mangienne (au nord deVerdun).

 - Samedi 29 août la pluie a cessée.

 - Dimanche, 30 août, le matin, de bonne heure, les tirs d'artillerie commencent. Nous marchons, passons Damvillers (au nord de Verdun). Partout, il y a un cirque fou. Maintenant il est trois heures de l'après-midi, il fait très chaud. Aujourd'hui cependant, nous n'avons pas à marcher avec le lourd havresac (le tornister). Jusqu'ici les Français reculent.

 - Lundi, 31 août, la nuit a été calme. Ce matin à 6h1/2, début des tirs d'artillerie. A huit heures nous recevons un peu à manger : du pain et de l'eau. A 14h il fait de nouveau très chaud, mais en forêt on ne ressent pas trop la chaleur. Les tirs d'artillerie s'entendent au loin, nos tirs ont cessés. On dit que les Français veulent nous déloger.

C'est le soir, bonne nuit ma chère Hélèna et mille baisers de papa Ferdinand.

 - Mardi, 1er septembre 1914, cette nuit fut fort agitée : tirs constants. Tirs d'infanterie ce matin à 8h, devenus violents de 12 à 18 heures, si forts qu'on ne sait plus où on est à la maison. Les obus explosent partout. A 18 heures cela se calme. Tout ça, près de la Meuse, dans les environs de Sivry sur Meuse (au nord de Verdun à l'ouest de Damvillers).

  - Mercredi, 2 septembre. Malgré de violents tirs d'artillerie des Français, ces derniers ont dû reculer. Durant toute la matinée aucun tir proche jusqu'à midi, sauf quelques tirs au lointain. Nous sommes toujours sur nos positions, jour et nuit. Nous couchons sur de la paille et un lit de feuilles, légèrement couverts. Pendant que l'un dort, l'autre veille. Nous avons très peu à manger et à boire. Pas de tir. Bonne nuit ! papa Ferdinand.

  - Jeudi, 3 septembre. Nuit calme. A partir de 7 heures ça se durcit sur la Meuse près de Vilosnes en direction de Gra… - gare de Vilosnes.

  - Samedi, 5 septembre. A 6h rassemblement pour une marche d'une demi-heure. Arrêt. On nous annonce que la cavalerie est aux portes de Paris. On parle de Reims. Des milliers de Russes se sont rendus.

 Ici nous sommes à 90km de Metz, 232km de Paris et 23km de Verdun. Comme nourriture nous n'avons que du pain.

  

C'EST LA GUERRE DES TRANCHEES.

  - Dimanche, 6 septembre. Nuit calme. Pain. A 9h en route. De 10 heures du matin jusqu'au soir, nous subissons des tirs.

  - Lundi, 7 septembre. Tirs toute la nuit. Tirs et canonnades durant la journée : on ne sait où se mettre.

  - Mardi, 8 septembre. Cette nuit nous avons creusé des tranchées, avons travaillé constamment. A midi un peu à manger. Tirs.

 Jusqu'ici les Français se sont retirés, mais ici ils se sont solidement retranchés. A 5h de l'après-midi, dans les tranchées, chacun à fort à faire. A l'instant les tirs recommencent. Pas de mal. Chère Hélène et enfant, ai bien reçu tes cartes.

 - Samedi 12 septembre. Les tirs se sont réduits un peu durant la nuit. Le soir nous nous retirons un peu pour bivouaquer.

 

 

 

 

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