* La guerre à Golbey

Un article paru dans l'Est Républicain concernant des manœuvres au sein de Golbey. Exercice "Bourmont" du 22 avril 1984. Je tiens précisément à cet article car le char en photo traversant le canal était mon char. J'y suis même en photo dans la 2ème barge en partant de la gauche avec mon chef de char et de mon tireur.

           Malgré les bombes, les hommes-grenouilles, les sections commandos et l'assaut des blindés ennemis après leur passage du canal à la hauteur de l'écluse de Domèvre, les troupes du colonel Mougenot, mises à rude épreuve depuis plus de 24 heures par un important dispositif d'attaque des "rouges" ont parfaitement tenu hier durant toute la journée.

             Bien sûr pour le plus grand plaisir des Golbéens tout ce remue-ménage créait une animation sans précédent dans le centre ville. Chaque carrefour était fièrement défendu et les balles (à blanc) ont longuement crépité dans les quartiers environnant le 170^e. Mais chez les militaires c'était la guerre.  

            Dès 9 heures hier matin des hommes-grenouilles étaient largués depuis les hélicoptères, puis des commandos. Chargés d'actions de sabotage ces hommes ont, pour objectif, l'ensemble des installations routières et la zone industrielle.  

            Relayé par son artillerie encore bloquée de l'autre côté du canal l'adversaire pilonnera toutes les positions et les points stratégiques se trouvant dans sa zone d'attaque. Un bâtiment désaffecté et promis à la démolition à même servi à simuler la destruction d'un unité industrielle importante. Les pompiers Spinaliens sont appelés en grand renfort et sont fortement mis à contribution.  

                Le service de santé des armées est lui aussi sur la brèche. Les morts sont censés être nombreux et les blessés atteint très grièvement par les armes meurtrières.  

            A 14h la contre-offensive prenait encore plus d'ampleur en parvenant à instaurer une voie de passage pour ses AMX 13, sur le canal à proximité de l'écluse de Domèvre. Ce fut l'occasion de tester en simulation l'efficacité de toute une panoplie d'armes antichars.  

            Finalement c'est dans le centre ville que cette affaire trouvera son dénouement. Chaque coin de rue, chaque croisement devient d'une importance stratégique extrême. Les tirs d'armes automatiques font gicler dans tout les sens les douilles des cartouches.  

            Les curieux sont nombreux et pour l'armée, c'est l'occasion, tout en montrant au public sa parfaite maîtrise du matériel et des techniques militaires, de réussir une splendide opération "relations publiques".  

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Outre la vie de casernement, les gardes, les manœuvres...etc, propre à tous les militaires, 3 moments restent gravés en ma mémoire :

  - 1 Lors de l'ouragan qui s'est abattu sur Escles et ses environs le 11/07/1984, le 170 était présent. Nous avons aidé les sinistrés en montant et accrochant des bâches de char sur les toits, aidé à remettre les tuiles et dégager les routes des branches et arbres tombés sur les chaussées. Les habitants nous ont beaucoup remercié, j'ai même copie d'une lettre du maire, envoyée au 170.  

  - 2 La prise d'armes au cimetière américain de Dinozé-Le Quèquement le 08 mai 1984, moment émouvant.  

  - 3 En manœuvres autour d'Epinal (forts de Razimont, la Grande Haye..?) en hiver, dormi en pleine forêt, froid de "canard", 5 cm de neige recouvrait nos sacs de couchage le matin à notre réveil! Certains de mes camarades n'avaient rien dormi de la nuit, moi.....super bien dormi!  

  Et puis, un de mes camarades rencontré au 170, est devenu, quelques années plus tard le parrain de mon dernier enfant!

 Jean-Bernard Boisson 83/10 au 3ème escadron