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Le 170e régiment d'infanterie
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17 avril 2016

Le 7 en Indo (16)

7e RTA 4 bataillon de marche en Indochine

OPERATIONS "AMPHIBIE et MERCURE"

(mars à mi-avril 1952)

         A 7 heures, ce 10 mars, le bataillon fait mouvement sur Duong-Van, base de départ de l'opération "Amphibie". Le bataillon est articulé en deux sous-groupements :

- L'un chargé de l'effort principal : P.C. de bataillon, 2e compagnie (capitaine Martel) et 3e compagnie (lieutenant Chiaramonti), appuyé par des chars, s'engage sur la digue et fait la liaison avec les paras à Lexa.

- L’autre sous-groupement, aux ordres du capitaine Good, comprend la 4e compagnie, la 1ère compagnie (lieutenant Lefin), et la compagnie de supplétifs (lieutenant Mazeris). Il assure la protection du P.C. du G.M. 1 et de l’artillerie à Ngo-Khé. Le commandant de la 4e compagnie boude. Il préférerait être avec son bataillon plutôt que de garder le P.C. du G.M. Mais il faut bien assuré la mission : patrouilles, embuscades tout autour du P.C. et du groupe d’artillerie. Cela vaut au commandant du sous-groupement de prendre ses repas au P.C. du G.M. (où la popote est médiocre) et d’y suivre de plus près les opérations. Il semble que pendant l’absence des groupements engagés sur la R.C. 6 et à Hoa-Binh, les viets implantés dans le delta aient repris vigueur et mordant. Les opérations à l’intérieur du delta viseront donc à les réduire. Au premier sous-groupement, la 3e compagnie s’engage avec les chars, suivie du P.C. et des pionniers.

         A 11 heures, elle aborde Yen-Khé et à 14 heures, elle est accrochée devant But-Quai. Le lieutenant Chiaramonti lance une reconnaissance de l’autre côté de l’arroyo qui longe les lisières sud du village. Le sergent Ogué, chef du groupe de supplétifs de la compagnie le traverse avec 4 supplétifs, l’eau jusqu’à la ceinture, et pénètre dans le village. Soudain un grand cri jaillit de plusieurs poitrines, quelques brèves rafales de P.M. , des grenades, puis plus rien. Un silence pesant. Plus de contact. Quand la compagnie pénètre dans le village, il n’y a plus personne, aucune trace. Le petit groupe a dû être capturé. Les viets se sont volatilisés avec leurs prisonniers. On n’aura jamais plus de nouvelles d’eux.

         Du 11 au 15 mars, les villages de Trung-Thy, Le-Xa, Ngo-Khé, Cong-Xa, Phuda, jusqu’au poste de Vinh-Chu, sont fouillés. Des centaines de civils fuient à notre approche. Nous en rassemblons environ 400 qui sont peu loquaces. Le viet nous a précédé de peu dans chacun de ces villages, ce qui explique leur comportement craintif. La liaison est faite avec les paras du 5e B.C.P. qui nous relèvent.

         Le 16 mars, le bataillon quitte Ngo-Khé à 7 heures, à l’exception de la 2e compagnie, et s’installe à Thoung-Thon. La 4e compagnie se rend à Bai-Lang pour exploiter un renseignement et la 3e compagnie va assurer la liaison avec le B.M.T.S. Le lendemain 17 mars la 2e compagnie reste à Ngo-Khé et le bataillon quitte Tuong-Thon pour Mac-Ha, sauf la 3e compagnie qui reste sur place. Les 18, 19 et 20 mars, nous procédons à la remise en état des pistes. Trois rebelles sont abattus par la C.L.S., une centaine de suspects sont arrêtés.

Le lieutenant Mary, arrivant du 7e R.T.A. de Trèves, est affecté à la 1ère compagnie. Les officiers du G.I. du 7e R.T.A. aux ordres du capitaine Biard en 1950-1951, se retrouvent avec leur patron.

         Le 22 mars, le bataillon quitte Mac-Ha pour Vinh-Chu, puis s’embarque pour Phuly où il s’installe au pied des calcaires qui ressemblent étrangement à ceux de Cho-Ben, plus au nord-ouest. Le 23 mars, départ de phuly pour Nam-Dinh que nous avons quitté il y a trois mois. Pendant ces deux semaines d’opération, le lieutenant Moreau observe ses camarades d’un air goguenard, en se demandant s’ils ne s’étaient pas concertés avant son arrivée pour lui raconter des "tartarinades" au sujet des combats menés pendant les six mois précédant son affectation au bataillon.

         Il l'avoue, aujourd'hui encore, en toute bonne foi : " me voici, et très vite dans le bain car je m'aperçois d'emblée qu'il est hors de question de partir à l'abordage des villages comme je me l'imaginais lors de mon arrivée en avion, mais bel et bien d'arpenter la rizière en bons fantassins. Jour après jour, nous progressons d'un village à l'autre sans rencontrer la moindre résistance. A quelques exceptions près, la population a fui, ce qui prouve qu'ici aussi le téléphone arabe fonctionne à merveille. Les viets ? Pas la moindre trace et j'en arrive à me demander si vraiment ils existent, tout au moins dans le delta. Mais cela va changer et le lieutenant Moreau va enfin prendre au sérieux ses camarades. Le 24 mars, déplacement sur Thai-Binh d'où nous partons le 25 pour l'opération "Mercure", où le G.M. est employé au complet.

         Il s'agit de nettoyer à l'est et au sud-est de Thai-Binh sous une pluie torrentielle. Et c'est reparti… fouille des villages, implantation provisoire, patrouilles, embuscades. Le bataillon s'installe initialement dans les villages de Dong-Lan, Nam-Thon et An-Co.

Par les généraux Good et Mary et les colonels Chiaramonti, Moreau et Antoine.

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