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Le 170e régiment d'infanterie
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19 mars 2015

* Le 7 en Indo (7)

       7e RTA 4e bataillon andré mardini

             Le 15 janvier, la 1ère compagnie est tâtée par les viets. Du 20 au 26 janvier : ouverture de route. Il faut pour cela reconnaître l'itinéraire et ses abords, pour déminer si nécessaire et déceler d'éventuelles embuscades. C'est une opération qui demande en général la matinée. Elle menée par chaque compagnie entre les différents P.A. qui jalonnent et dominent la R.C.6.

         Le 21 janvier, un coolie de la 4e compagnie saute sur une mine ; l'itinéraire a été abondamment miné la nuit précédente par les viets. La 4e compagnie stoppe sa prograssion, déborde largement l'itinéraire et se met en garde pour protéger le déminage. Le capitaine Good rend compte au capitaine Rousseau qui commande cette ouverture de route. A la question : "que fait-on ?" la réponse arrive par radio : "faites-gaffe". La route a pu être ouverte et nous voyons passer à toute allure un convoi de camions qui ramène les parachutes de Hoa-Binh vers Hanoï. Mais la route est à nouveau coupée et une opération de dégagement menée par la légion et les paras échoue. Les viets ont vraiment mis le paquet. Ils veulent absolument isoler Hoa-Binh. L'avance, de part et d'autre de la R.C.6 est méthodique, de piton en piton. Le débroussaillement des P.A. et des abords de la R.C.6 est systématique ce qui donne aux P.A. l'allure de monts chauves émergeant de la forêt. Mais le moment est venu de nous enfoncer plus avant sur la mystérieuse R.C.6. C'est chose faite le 27 janvier, jour de la fête du Têt. Les partisans, P.I.M. et coolies reçoivent des victuailles pour fêter suivant leur coutume ce jour sacré chez les boudhistes. Départ à 16 heures.

         En raison de la fête du Têt, la C.L.S. est restée à Xuan-Mai et rejoindra le lendemain. La route de Hoa-Binh a déjà ses tragédies et son histoire. Depuis plusieurs semaines elle est le théâtre d'embuscades, de harcèlements, de destructions et d'explosions de mines. Aussi, franchissons-nous le col de Kembs, lieu de bien des traquenards, le doigt sur la détente, le regard cherchant à percer le secret des broussailles, prêts à réagir à la première rafale. Notre terminus est Ao-Trach. Dominée de toutes parts, la cuvette est un magnifique réceptacle pour tout ce qui peut jaillir des hauteurs environnantes. Mais, si les viets ne se font pas faute de déverser de temps en temps quelques obus de mortiers, il y a un impressionnant d'artillerie capable de leur rendre avec force intérêt, la monnaie de leur pièce. Un monde fou ! Des P.C., à commencer par celui du colonel Gilles (commandant opérationnel), une antenne chirurgicale, des unités de toutes armes. Une piste d'envol, les artilleurs déjà cités et puis nous, maintenant. Une "population" aussi dense justifie la réflexion d'un capitaine de notre groupe mobile ; "le moindre obus qui tombe ici nous met en l'air cinq colonels sans que l'on s'aperçoive de leur disparition".

         Le bataillon s'installe en bivouac en bordure de la cuvette, dès son arrivée. Nous comprenons vite que, là comme ailleurs, il faut s'enterrer un tant soit peu. Si parfois, les tirailleurs n'en voient pas la nécessité les premiers obus de mortier leur donnent une recrudescence d'ardeur dans le maniement de la pelle-pioche portative. Mais tout ce monde et cette agitation ont un sens que nous saisissons vite. La garnison de Hoa-Binh est coupée du reste du Tonkin. Toutes les tentatives pour ouvrir la route ont tourné court. Même si l'agressivité des troupes engagées a parfois permis d'ouvrir une brèche, elle ne fut jamais que de trop brève durée. Il fallait donc reprendre autrement l'opération avec d'autres moyens. Il était, en effet vital de "pousser" sur Hoa-Binh  des matériels indispensables au soutien et à l'appui de la garnison, autant qu'à évacuer les blessés et les malades. Enfin, on chuchotait déjà qu'il allait falloir évacuer Hoa-Binh, et cela ne pouvait ce faire que le long d'une R.C.6 surveillée et à peu près sûre. Le colonel de Castries, commandant le G.M.1 (appelé encore le G.M.N.A. par tous les participants), revendique alors le privilège de conduire cette action. Après l'échec des légionnaires et des parachutistes, il veut montrer ce dont ses tirailleurs sont capables. L'opération est déclenchée le 29 janvier.

          Dans le dispositif d'ensemble, le bataillon a pour mission de s'emparer du piton de Ba-Xet et à un kilomètre au nord de la R.C.6 qu'il domine de loin, afin de couvrir le 2/1 R.T.A. qui opère dans la vallée le long de la route. Ce piton sert surtout de point d'appui et de zone de refuge d'où partent les incursions des viets sur la R.C.6. Si l'on veut ouvrir la R.C6, il faut s'emparer du Ba-Xet. C'est au 4/7 qu'en revient donc l'honneur. L'action est menée par le capitaine Biard. Seule la 1ère compagnie reste en réserve du groupe mobile. La 4e compagnie, en arrière-garde du bataillon, est en réserve de celui-ci, en couverture et en position de recueil entre la R.C.6 et le Ba-Xet. Après un violent accrochage, la 3e compagnie parvient à s'accrocher à la hauteur boisée et broussailleuse où elle entreprend aussitôt d'y voir clair en poussant des reconnaissances sur la contre-pente.

           La C.B. et la moitié de la 2e compagnie (lieutenant Marrige) sont violemment contre-attaquée en voulant rejoindre la 3e compagnie sur le piton. Le lieutenant Lajouanie, officier de renseignement du bataillon est grièvement blessé. La chasse et les B.26 interviennent. Après s'être emparé du piton de Ba-Xet, le lieutenant Chiaramonti lance à plusieurs reprises sa compagnie à la grenade et au P.M. sur les éléments viets qui cherchent à s'infiltrer et repousse tous leurs assauts. En fin d'après-midi, le capitaine Biard le rejoint sur la zone de contact, accompagné du capitaine Good, commandant la 4e compagnie, en couverture et recueil, pour juger de la situation. Il arrive au sommet au moment où quelques tirailleurs, cédant à la pression viet, refluent vers le P.C. de la compagnie (poste de commandement très réduit, composé du lieutenant Chiaramonti, de son radio et son ordonnance garde du corps). Le lieutenant Chiaramonti voyant une partie de son dispositif rompu, furieux et vexé, reconduit l'arme au poing ses tirailleurs aux avant-postes sur la contre-pente, en leur administrant quelques coups de pied "judicieusement" placés et en vociférant quelques jurons en arabe. La position est à nouveau solidement tenue, mais les viets cherchent toujours à s'infiltrer par tous les moyens. Terrés dans la contre-pente, ils se lancent à nouveau à l'attaque et tentent l'encerclement du bataillon. La lutte est intense. L'artillerie intervient au plus près des unités au contact. L'aviation le fait dans des conditions de visibilité et de sécurité précaires en raison de l'imbrication des unités adverses.

           Pendant tout ce temps, la 4e compagnie (capitaine Good), qui ne participe pas à l'action principale, à l'impression d'être survolée par un essaim d'abeilles. Les balles sifflent dans tous les azimuts. Il y a des balles des balles viets et des balles des compagnies du Ba-Xet. Ordre est enfin donné à la 4e compagnie de se rapprocher au plus près pour participer "de l'extérieur" à la rupture de l'étau que les viets resserrent. Finalement, le combat tourne à notre avantage, grâce à l'intervention massive de nos appuis feu, conjugaison des tirs d'artillerie et d'aviation, qui déversent par vagues successives leurs bombes des B 26, au plus près du Ba-Xet, guidés par les grenades fumigènes d'un morane. La 4e compagnie reçoit alors l'ordre d'assurer le recueil de la seule sente qui puisse permettre l'évacuation des blessés. Elle se trouve sur la face sud du Ba-Xet et cela rend la position délicate entre les feux croisés venant du sommet et ceux de la vallée où le 2/1 R.T.A. est, lui aussi, aux prises avec l'ennemi que la 4e compagnie peut de sa position prendre à partie, de flanc, mais d'un peu trop loin. Tout se passe au-dessus d'elle, mais aussi à travers elle. Ainsi, au moment précis où le lieutenant Lajouanie, blessé mais conscient, passe, porté sur un brancard, deux tirailleurs s'écroulent, touchés. L'un deux, tireur au F.M. tient encore son arme chaude d'une main et porte l'autre, qui rougit aussitôt de son sang, à son œil éclaté

 Par les généraux Good et Mary et les colonels Chiaramonti, Moreau et Antoine. 

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