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Le 170e régiment d'infanterie
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8 avril 2020

Croutoy (3)

Croutoy

          Lors des cérémonies de la remise de la Croix de guerre au village de Croutoy, le 10 septembre 1950, M. Camille Pautet a retracé devant la population la tragédie du 9 juin 1940. En voici le récit, aimablement communiqué par l'auteur.
         Les unités du 1er bataillon du 170e R.I. ayant à défendre le passage de l'Aisne les 7, 8, 9 et 10 juin 1940, ont eu affaire aux 9e, 10e, 11e, 12e compagnies ainsi qu'aux pionniers du 3e bataillon du 289e R.I. allemand.
      Avant d'aborder le récit des combats, il convient de définir la situation telle qu'elle se présentait le 8 au soir, puis vers la fin de la nuit du 8 au 9.
      Le 8, la 3e compagnie, après la contre-attaque qui lui coûte son chef, le capitaine Guillaume, se regroupe autour de son plus haut gradé, le sergent-chef Claudel, - soit une trentaine d'hommes environ – et se met à la disposition du commandement. Au cours de la nuit, en raison de la situation générale et à la suite de l'avance ennemie au sud de Soissons, le front qui s'établissait suivant une ligna approximative est-ouest, s'oriente de plus en plus dans le sens nord-sud. En conséquence, le commandement décide de modifier ses positions et, à la fin de la nuit, le bataillon s'installe pour tenir la ligne qui lui a été fixée : Croutoy, hauteurs de Jaulzy, et partie est du plateau jusqu'au ravin de Sailly.
        Le P.C. du bataillon protégé par deux sections de fusiliers voltigeurs et un groupe de mitrailleuses, s'installe en réduit dans la partie sud-est de Croutoy, où le commandant de la D.I. a donné l'ordre de tenir ferme, sans esprit de retour. La 1ère compagnie est à l'est, au carrefour de la Bascule, la 2e avec ce qui reste de la 3e, plus à l'est encore entre Jaulzy et Sailly. Devant, personne. A gauche, un trou de mille mètres nous sépare du 3e bataillon. Pas de ligne téléphonique pour assurer la liaison avec le régiment ou avec les compagnies ; seuls les postes radio E.R. 17 fonctionnent avec le colonel et l'artillerie.
         Le réduit est constitué par la place de l'église et deux fermes qui lui font suite vers l'est. Dans les caves de la première est installé le poste de secours, avec le médecin-lieutenant Arnold ; les brancardiers dans la première, infirmiers et docteur dans l'autre. Dans la seconde se trouve le P.C. proprement dit. Au-delà du P.C., un grand jardin où s'installent une section de fusiliers voltigeurs, un canon de 47 et un groupe de mitrailleuses. Des barricades gardées par des fusils-mitrailleurs et des grenadiers coupent chaque rue donnant sur la place de l'Eglise.
       Dés le lever du jour, la droite du bataillon est fortement attaquée. L'ennemi réussit à s'infiltrer par Jaulzy et le ravin de Sailly ; La 2e compagnie est coupée du 2e bataillon avec lequel elle était en liaison. Deux sections de la 1re compagnie doivent céder sous le nombre malgré leur cran ; Le sous-lieutenant  Mélot est mortellement blessé. Tandis qu'on le ramène au poste de secours et qu'on lui donne les soins d'urgence, il continue, dans son délire, à commander ses hommes : "Attention, les voilà ! Tirez donc, tirez ! Attention à l'artillerie !" Il est immédiatement évacué mais, malheureusement, ne survivra pas à ses blessures. De sa section et de celle du sous-lieutenant Post, on aura aucune nouvelle.
      Il est environ 11 heures, et il semble se produire un ralentissement dans l'attaque de l'ennemi.


Colonel J. Bontemps capitaine de la 2e compagnie du 170e R.I. en 1940

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